Je suis tout à fait convaincue qu’un jardin est nécéssaire à notre épanouissement. Il apaise, console, et rend heureux. Il peut aussi éduquer, guérir et nourrir. Ce bien précieux au sein de notre univers bétonné est le fruit de deux acteurs ;l’homme et la nature .
C’est du moins ce que je pensais jusqu’à l’arrivée d’un été accablant de chaleur accompagné de son cortège de méfaits, malmenant les hommes et les plantes. J’avais oublié un acteur essentiel, l’eau, pour réaliser au jardin cette harmonieuse collaboration.
Qu’elle vienne à manquer et toute vie se meurt. Il n’existe pas d’espèce humaine, animale ou végétale sans le règne de l’eau. C’est une vérité première, évidente mais si vite occultée parce que l’homme ingénieux est arrivé à la maitriser et à la soumettre grâce aux digues, barrages, réservoirs, canaux, canalisations, tuyauteries et robinets… Mais à quoi servent ces installations si l’eau, devenue absente n’y coule plus, notre eau salvatrice et docile, fidèle au poste pour contenter nos besoins, nos désirs, nos caprices, nos gaspillages d’enfants gâtés.
Il a fallu qu’advienne un long épisode caniculaire pour se sentir piégés, impuissants à convoquer ces gouttes d’eau, gouttes de vie qui nous faisaient cruellement défaut en même temps qu’elles nous faisaient réfléchir à nos comportements irréfléchis.
Comment ne pas penser aux milliards d’hommes privés de ce bien essentiel qui ne peuvent pas même recourir à l’exil pour échapper à la famine ? Comment ne pas avoir honte d’arroser ses fleurs ?
Et pourtant, il fallait bien que le jardin fasse bonne figure ! L’eau arrivait parcimonieusement au petit matin ou au crépuscule par l’entremise de quelques timides arrosoirs. Chaque jour le bleu du ciel nous narguait et nous laissait présager de nouvelles torpeurs. Lorsqu’enfin l’eau tant implorée est arrivée lourde et drue, nous l’avons saluée en nous livrant à une danse de gesticulations, comme au temps de nos primitifs ancêtres où se mêlaient le ridicule, le soulagement et la joie pure. Notre liesse fut reprise par toutes les fleurs qui aussitôt se sont mises à tressaillir de surprise et de contentement.
Les voilà à nouveau fraiches et replètes mais je garderai toujours en mémoire la leçon de l’eau :
« Rien ne peut vivre ni survivre sans moi, H2O ! Je suis bien plus qu’une boule rouge et deux boules blanches dont on m’affuble dans les cours de chimie, je suis la Vie ! Prends soin de moi ! »
Quel bonheur de vous lire! J’avoue vous envier, je reconnais.
Chaque chemin est si différent mais vous apportez un baume salvateur. Merci
oui l eau est absolument indispensable à toute vie humaine et cette année nous en avons cruellement fait l’expérience comme dit la chanson le jour ou la pluie viendra nous serons les plus riches du monde
à méditer……
Merci de votre belle ecriture, elle fait échos à nos sentiments. Je ne suis ni scientifique ni ingénieur, et pourtant je me surprends à chercher des solutions pour notre nature déséquilibrée, pour nos besoins qui risque de manquer, de plus en plus, pour ces populations qui manquent déjà.
Que pouvons nous faire, nous relier et réfléchir ensemble ? Pas assez d’eau d’un côté trop d’eau de l’autre… Des océans qui montent des rivières qui s’assechent… Il doit bien y avoir des solutions non.
Je vous en ois des fleurs de cœur.
A tous ceux qui aiment danser sous la pluie.
Merci pour vos réflexions et votre sympathie. C’est un réel plaisir pour moi de rédiger ces petits billets, surtout lorsqu’ils rencontrent un écho. Je vous souhaite un bel automne et espère vous accueillir l’année prochaine aux Jardins Secrets.
Très cordialement.
Nicole.