Pour avoir pratiqué depuis plus de 30 ans le jardinage, je peux affirmer que cette activité rassemblant sens pratique et esthétique, patience, opiniâtreté, vigilance et humilité, est une extraordinaire école de vie en même temps qu’une très bénéfique thérapie.
Quelle merveilleuse aventure que d’être un jour responsable d’un petit lopin de terre à ensemencer et à cultiver ! Imperceptiblement, il nous ressemblera parce qu’il sera imprégné de nos choix, de nos décisions, de notre histoire. Pour chacun d’entre nous, jardiner est le premier pas vers une liberté conquise sur le prosaïsme et la standardisation du quotidien.
Au cœur de mon jardin, enfouie dans ses touffes odorantes, je m’évade…
Autour de moi s’agite le petit peuple des airs et des herbes qui fourmille, lézarde, bourdonne et papillonne. Inlassablement, les acteurs de ce théâtre éphémère jouent leur rôle et accomplissent leur mission qui, comme la nôtre, est de se nourrir, de se reproduire, de vivre et de survivre avant de mourir. L’activité des pattes, des antennes et des trompes est à son comble. Hélas ! Nos sens sont trop grossiers pour percevoir les injonctions des fourmis, le commérage des abeilles, le bougonnement des bourdons, le rire des papillons…
Paradoxalement, ce microcosme agité de mouvements qui semblent aléatoires, se livre à une activité très codifiée. Il me renvoie au tourbillon gigantesque et effrayant du cosmos dont la finalité et le message nous sont également énigmatiques.
Ce vagabondage mental me fait passer de l’état de créature monstrueuse et toute puissante face à un monde d’insectes lilliputiens à celui, dérisoire, de « poussière d’étoile » plaquée sur une minuscule planète roulant vers le noir infini… Je m’empresse d’atterrir et me voilà à nouveau dans mon jardin rassurant au milieu des plantes familières, ces mêmes plantes qui, durant des millions d’années ont donné vie à la terre en fabriquant l’atmosphère qui nous enveloppe. Elles sont pour les hommes un modèle de résilience et d’adaptation grâce à leur faculté à renaître, en dépit des aléas et des traumatismes subis au cours de leur longue histoire.
Ainsi, tout en me livrant à une exploration rêveuse dans le temps, je n’ai pas perdu le mien puisque, après avoir fait la toilette des fleurs, je ramène aussi à la maison un joyeux bouquet parfumé.
Quel privilège que de pouvoir, tout en travaillant, faire naître autour de soi un peu de beauté et quelle gratification de l’offrir en partage à nos visiteurs !
comme toujours un blog merveilleux qui nous fait partager vos passions et qui décrit tellement bien votre engagement , bravo continuer à nous régaler
( Votre jardins secrets c’est vraiment le paradis sur terre un rêve incomparable… )